Les serpents enroulés

Dans cette Indochine d'il y a vingt ans, l'argent règne sans partage. Sa puissance s'exprime par le trafic des piastres. Il permet la création, en quelques mois, de fortunes fabuleuses. Mais, derrière ce monde marginal des affaires, en apparaît un autre, tout aussi lucratif, mais combien plus dangereux, où tous les coups sont permis : celui de l'opium. Les piastres, l'opium, les Triades - ces associations secrètes des riches Chinois de la "Diaspora", dont l'empire s'étend sur tout le sud-est asiatique - l'amour, voici les composantes de cet univers fermé, dans lequel l'auteur situe ses personnages. Ils sont à l'image de l'époque et des lieux : Jaminet, le vieil avocat fumeur d'opium, Olga, fille de Russes blancs, née à Shanghai, nymphomane, vivant dans un perpétuel exil, Ly-Tien, le Chinois implacable et patient, qui a l'éternité devant lui. Enfin les autres, anciens militaires français, fonctionnaires subalternes à la "conscience facile", pour lesquels la fin du monde colonial peut être encore une source de profits et d'aventures, prostituées mêlées aux trafiquants, dont les "havres" se situent dans les boîtes des bas quartiers d'un Saigon, qui ne s'appelait pas encore Hô Chi Minh Ville.

Pierre Cazes, né en 1924, est issu d'une vieille famille bordelaise. Il a fait la dernière guerre dans l'infanterie coloniale, et a passé dix-sept ans en Extrême-Orient. Homme d'affaires, il partage actuellement sa vie entre l’Europe et l’Afrique, où il s'adonne à sa passion favorite : la chasse au gros gibier.

« Je ne crois pas, qu'en France, il y ait eu un auteur qui ait approché davantage de ce qu'est, profondément, la réalité asiatique. »